Les guetteurs nostalgiques

Durant ces jours d’attentes et de doutes (…), j’avais ressenti le besoin de créer, d’inventer d’autres vies. Un moyen pour moi d’atténuer la douleur. C’est parfois en imaginant la vie d’autres personnes que l’on parle le mieux de ce qui est le plus intime, le plus fragile en nous, n’est-ce pas.

Il m’a été difficile de me détacher d’eux mais leurs vies se mélangeaient trop à la mienne. J’avais de plus en plus du mal à faire la différence entre ce que je vivais et ce que je créais, la frontière entre les deux devenait trop mince.

Bernard Balitrand
Les guetteurs nostalgiques
(extrait)

Voilà un livre lu et relu avec plusieurs regards. Au commencement il y a eu la découverte d'un manuscrit, conséquent, de plus de 300 pages. Emporté par le "climat" dans lequel baigne ses pages la décision de l'éditer s'est imposée d'elle-même. Puis sont arrivées les lectures "techniques", suivies de la mise en page et, enfin, la relecture finale de l'œuvre, virtuellement publiée. Là, réside la vraie surprise, le plaisir sans partage de se laisser emporter par les "récits" qui l'habitent. Livres dans le livre, personnages inventés au cœur de la fiction, fiction plus vraie que la réalité, réalité d'un quotidien de fiction, poésie, amour... tout y "fait ventre" ! Et pourtant d'un bout à l'autre on y croit. Les mondes de Bernard Balitrand ont la saveur "vécue" de ceux de Vialatte, la rigueur des univers de Vance et, parfois, le romantisme amoureux de nos chères auteures. Avec, en prime, d'improbables rencontres avec le "Rien" de Mona Azzam. Enfin, vous l'aurez compris, redevenu lecteur lambda... j'ai aimé !

Jean-Claude Rivière

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L'auteur Bernard Balitrand