MIRÓBOLANTE DISPARITION

« La peinture doit donner naissance à un autre monde en fertilisant l’imagination... »

15 € TTC

AuteurJulien Brun
Date de sortie21/07/2022
Nb pages296
Format12,5 x 19
ISBN978-2-492283-34-5

« La peinture doit donner naissance à un autre monde en fertilisant l’imagination. Il m’a fallu un instant pour tracer cette ligne. Mais il m’a fallu des mois de réflexion pour la concevoir. Plus que le tableau en lui-même, l’important est ce qu’il sème, le germe, dont peuvent naître d’autres choses ». (Joan Miró)

Une célèbre toile de Joan Miró est volée en pleine nuit dans les murs de la Fondation Miró à Barcelone. La Guardia Civil est chargée de mener l’enquête. De Barcelone à Tijuana, en passant par La Havane, s’ensuit une plongée dans le milieu opaque de l’art où se côtoient des flics ripoux, des experts véreux en import-export, des trafiquants de drogues et un faussaire…

Comme le relate ce roman et le disait Miró : « L’important dans la vie, ce n’est pas de finir une toile, mais les valeurs qu’elle inspire ».

 


Julien Brun est né et habite à Montpellier. Il écrit des romans. Passionné de littérature hispanique et latino, il passe son temps entre sa fille et son amour pour l’écriture. Imprégnée d’humanisme, révulsée par les inégalités, sa plume, acerbe et sentimentale, dessine un monde imparfait, certes, mais d’où l’espoir n’est jamais absent.

Par Claude Seintignan le 20/09/2022
«Miro-bolante Disparition de Julien Brun, un livre magnifiquement bien écrit, qui nous mène d’abord à pas comptés dans la Barcelone secrète ; Barcelone intime ; Barcelone autrement que cet effroyable tapis de tessons de bouteille de la Saint Sylvestre. Une Barcelone qui sent le scepticisme existentiel de Montalban et les doutes feutrés de son Pépé Carvalho. Une Barcelone à la longue histoire héroïque, au lourd passé tragique et au génie toujours présent. Même si l’énigme ne nous tient pas en haleine, l’extraordinaire qualité de l’écriture nous accroche au texte. On quitte la capitale ibérique de la Méditerranée pour se retrouver comme par désenchantement à Cuba.
Un Cuba tellement différent du regard commun sous cette écriture flamboyante. Un Cuba épuisé d’abstinence et de résistance, d’irrésistible Carmen qui danse, à corps perdu dans la fumée bleuâtre des Cohiba au son d’une musique afro-arabo-andalouse et sud-américaine. Cuba si ? Cuba no ? Cuba où les maricons de « Vanille et Chocolat » s’inoculent le Sida en rêvant d’Amérique et où Gregorio Puentes, le pêcheur d’espadon géant du Viel homme et la mer d’Ernest Hemingway, regarde à l’aurore la brume se lever sur la vague lente des Caraïbes en rêvant d‘un inaccessible futur, enfin meilleur pour tous.
Dernière étape et peut-être derniers mots d’une certaine forme de civilisation, la notre, la Civilisation occidentale, concept qui n’a aucun sens géographique, si la Terre tourne le Soleil ne se couche jamais à un endroit précis, il se couche et se lève partout. Mais un terme qui dans le bon usage des mots est l’exact synonyme de crépuscule : le Ragna rokkr, le Gotter dammering. L’Occident c’est la terre du Crépuscule des dieux. Le lieu de l’auto destruction. Le roman nous amène à Tijuana, l’enfer, le pandémonium, qui semble issu d’un récit fou de Philip K.Dick. La nature imite l’art affirme un aphorisme d’Oscar Wilde et la dernière expression de l’american way of life est la projection cauchemardesque de cette ville emmurée frontière entre deux mondes. C’est aussi la porte de sortie de l’ouvrage qui dans un clin d’œil en forme de pirouette nous dit que pour éviter cette horreur finale, il faudrait tout simplement revenir au point de départ. En tout un très étrange et symbolique périple qui pour ne pas que le livre nous tombe des mains ne pouvait qu’être soutenu que par une exceptionnelle qualité d’écriture. Un grand roman !