FABLES DU CAUSSE ET DES CEVENNES
Textes poétiques, couverture illustrée d’une œuvre de Jean de Blanchard |
20 € TTC
Auteur | Claude Seintignan |
Date de sortie | 06/07/2023 |
Nb pages | 90 |
Format | 15x20 |
ISBN | 978-2-494677-00-5 |
» Novembre, en bras de chemise sur la terrasse de La Grande Motte dans l’odeur des fleurs encore en bouquets et le pépiement des oiseaux. Mer de cristal, belle à peu agitée. Bain à midi et fuite au soleil. Un voilier passe entre deux arbres. Voiles roses. Le soleil de cinq heures déjà incliné à l’horizon enflamme les feuilles pourpres des platanes et des vignes. Journées courtes d’automne. L’hiver appuie sa joue froide aux fenêtres closes des longues soirées. Richou, le rouge–gorge est de retour. Les gelées ne sont pas loin. Richou le sait. Audacieux, la gorge rutilante, perché sur l’abreuvoir aux oiseaux, il regarde autour de lui et sifflote des histoires du temps jadis. Histoires d’hivers très froids, où les hommes du bord des rives n’allaient pas se baigner dans les eaux de cristal de Novembre ; où les oiseaux gelés tombaient du ciel comme des pierres ; où les troncs d’arbres explosaient sous la force du gel comme le feu d’un bombardement. Un bruit sourd de canonnades résonnant dans les forêts profondes. C’est à cette époque que Richou le rouge–gorge prit l’habitude de se rapprocher des humains. Les communautés entretenaient un feu de troncs, sur le mail, au milieu des maisons. Un feu partagé par tous. Engoncés dans de grosses laines, appuyés sur le vantail des portes, ils se racontaient dans le patois du temps les histoires à demi psalmodiées d’une tradition plurimillénaire. Richou le rouge–gorge se réfugiait sous la poutre des auvents dans les brindilles de chaume, inaccessible à la griffe acérée des chats. C’était là qu’il avait commencé à écouter et à apprendre la longue histoire des gens d’ici. Une histoire de veillées d’hiver au bord de l’âtre … »
Deuxième volet d’une trilogie, commencée avec Boulègue pas le bateau, ce recueil de fables poétiques revisite les grands classiques du légendaire de la montagne méridionale. Les toiles de Jean de Blanchard offrent un écrin à des textes dont l’humour n’est jamais absent.
Ci-dessous, quelques extraits de l'ouvrage :
Claude Seintignan
Après avoir publié en 1983 une trilogie de l’Estuaire, Roman, Nouvelles, Poèmes, parue aux Ateliers de Belleville, très bien accueillie par la critique notamment un article de Jean Freustié dans le Nouvel-Observateur, l’auteur s’est installé dans la région où il a mené une vie de libraire à La Grande Motte. Il a repris sa plume pour décrire les gens du pays. Cette fois dans une rue commerçante d&rsquo voir la suite...
Celui dont le critique Jean Freustié affirmait, en 1963 à l'occasion de la parution de sa trilogie de l'estuaire, dans les colonnes du Nouvel Observateur : "Grace à Seintignan Mauriac n'est plus le seul chantre du Bordelais", récidive ! Après "Boulègue pas le bateau", avec les "Fables du Causse et des Cévennes" Seintignan poursuit son chemin et met en place une trilogie languedocienne, cette fois-ci. Intelligent, cultivé, facétieux et même parfois moqueur, accompagné de son complice rouge-gorge, l'auteur réinvite et réinvente une mythologie populaire fleurant bon la garrigue, arrosée d'un bon vin méridional. C'est gai, c'est sérieux et cela se déguste à l'ombre d'un pin parasol ou dans la fraîcheur d'un mazet. Les œuvres de Jean de Blanchard y ajoutent couleurs, paysages éclatants et tranches de vie. Si les cigales s'en donnent à cœur joie, Seintignan, lui, nous enchante !