Les langues de feu

Paysans du Larzac au XIXe siècle, est-ce un autre temps, un autre monde ?

Probablement... Mais l'essentiel réside dans la rencontre, au quotidien, entre Homme et Nature. Fusion plus qu'opposition, leçons plus qu'agressions. N'est ce pas, là, que se trouvent les pistes pour la suite ?

A lire sans faute !

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Avec ce premier roman Ange Berbel  nous offre un texte d’une étonnante actualité. Certes l’action se déroule entre Causse et Dourbie au milieu du XIXe siècle mais on y retrouve, intactes, les valeurs d’un monde dont la nature reste le grand maître. Un ouvrage étonnant, attachant et un auteur habité par son sujet.

ILS EN PARLENT

"Ange Berbel personnalité du monde du théâtre montpelliérain, écrivain, artiste peintre, mais surtout homme des hautes terres du Larzac, vient de publier aux Editions Ubik-Art, un roman aussi étrange et prenant que cette terre des origines, terre de mystère, où le minéral vertigineux est tranché au vif par les gorges flamboyantes de la Jonte et de la Dourbie.

Sur ces hauteurs froides et sévères en hiver, chaudes et accablantes en été, la vie est âpre et majestueuse. Une scène de la moisson des blés fauchés par sept moissonneurs avançant en ligne et levant en cadence le long manche de bois armé de la large lame de la faux aux reflets d’argent nous en montre toute la sauvage splendeur.

Le récit qui se déroule entre 1830 et 1870 est écrit au temps présent comme pour nous obliger à plonger avec ces hommes frustes et rudes dans la dure mais pourtant si vivante réalité. Le sexe y est silence même s’il est souvent torride dans la complicité des bois et des halliers et l’emportement de la jeunesse. Pour combler le vide laissé par le passage rare des gendarmes le curé y tient le rôle de juge de paix. Les enfants sans nom des prêtres se retrouvent esclaves dans les fermes et les métairies. Malgré cela à force d’intelligence et de travail, ils finissent, eux aussi, par s’en sortir et triompher.

Entre le plissement ancien du Massif Central et les surgissements récents des Alpes et des Pyrénées, coule le serpent brillant du Rhône. Sur l’autre versant de l’immense vallée rhodanienne Jean Giono avec les mêmes mystiques langues de feu, celles de l’esprit de l’autre monde qui nous éclairent et nous brûlent, décrit ces mêmes gens qui par une civilisation extérieure seraient qualifiés de sauvages. Mais qui, dans les replis secret de notre amour profond sont toujours nos inavouables pères et mères.

Un ouvrage à lire pour vivre au présent nos souvenirs… "

Claude Seintignan

" Avec Ange Berbel le Larzac aurait-il trouvé son Jean Giono ou son Pierre Magnan ?"

Marc Ely